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Ballon rond.

Il y a quelques jours, pour la journée de la femme, ma fille qui est en élémentaire m'expliquait que les animateurs du temps de déjeuner avait octroyé aux filles le droit de jouer (seules, s'entend) au ballon. Franchement, cela faisait un peu aumône lancée à un troupeau de gueuses du jeu. Mais bon, j'imagine que c'est mieux que rien. Et, partant des animateurs, qui sont bien et dynamiques, et font ce qu'ils peuvent avec les élèves et les moyens de la mairie, c'était une bonne intention. Même si, comme elle me le raconta aussi, cela souleva un vent de révolte et de plaintes geignardes chez les membres du sexe fort, qui passèrent chevaleresquement le temps de midi à jouer à créer des alliances entre eux et à occuper le terrain afin de perturber le jeu féminin. Quelques jours passèrent, et, un bonheur ne venant jamais seul, Marie-Joséphina, ma fille, m'expliqua un soir que les délégués avaient pris la parole le matin pour allouer un temps de football aux filles de la classe. Celui-ci, validé par le maître, est d'une demi-journée. Le ridicule de la chose (le problème du partage du jeu / du terrain, ayant été pointé, pourquoi ne pas partager équitablement, tout simplement ? Ou acheter deux ballons ?) a malgré tout provoqué un tollé chez les mâles, qui se sont sentis spoliés jusque dans leurs cœurs de Pokémon. Et ont prévu de distribuer taquets et sobriquets les jours J, jusqu'à ce que vraisemblablement, lassées ou ulcérées, elles leur renvoient le saint objet pour se consacrer à autre chose. Est-ce que l'équipe éducative, qui, évidemment, est loin de se gratter le calbut, leur permettra d'être tranquilles ou leur apprendra à partager ? Franchement, vu l'octroi, d'un huitième, je peux me permettre d'en douter.